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coup de bourre
3 juin 2008

La dent d'or - Plan de cours

  Voici mon plan de cours pour ce texte, il n'est pas infaillible...mais il vous aidera à reparcourir le texte ! Je suis bien sûr disponible pour tout éclaircissement. Ce "brouillon" a au moins le mérite de vous montrer à quoi peut ressembler une prise de note en vue de l'oral : rien, où presque n'est rédigé, ni figure que les mots clés et l'architecture logique.


Contextualisation :

 

Problèmes : 

· Où commence le XVIIIème ?

· Où placer Fontenelle ?

 

XVIIème : -  siècle « classique »

- fondé sur les Anciens, Antiquité gréco-romaine, Aristote

- fondé sur la puissance de l’église catholique et des théologiens

 

Cependant : - 1628 : Harvey, circulation sanguine, s’oppose à Galien

- 1633 : condamnation de Galilée, s’oppose au dogme

- 1637 : Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences, Descartes : s’oppose au respect aveugle des anciens (culture, mémoire, tradition), écrit en français vs latin, prône l’opinion éclairé vs Université, les savants vs les théologiens

--> tout reconstruire, table rase

= « Ne recevoir jamais aucune chose pour vrai que je ne la connusse évidemment pour telle »

                                                                                -->  « Cogito ergo sum »

 

A l’évidence, mutation en cours --> Querelle des Anciens et des Modernes à la fin du siècle.

 

Bernard de Fontenelle (1657-1757)

 

· La république des philosophes (1682) : démocratie radicale, matérialiste et athée ; visitée par un hôte européen qui vante mérite religion chrétienne --> « dispute » --> hôte renie son dieu pour cette société idéale --> preuve que Dieu pas indispensable à Sté humaine.

· De l’Histoire et De l’origine des fables, 1684 : les mythes ont pour origine l’ignorance, l’incompréhension et la peur des hommes face au réel.

· Entretien sur la pluralité des mondes, 1686 : dialogue péda en rapport avec syst copernicien

· Histoire des oracles, 1687 : combat la thèse défendue par la théologie selon laquelle les oracles païens seraient l’œuvre des démons (cf. Furetière) --> oracle = imposture des prêtres et pythies // miracles = ………. !

· 1691 : élu à l’Académie Française

· 1697 : élu à l’Académie des Sciences

· 1700 : père Lachaise, pb avec 2nde éd. De Histoire des oracles --> silence…

 

Fontenelle : bel esprit, élégant, fin divertissement et littéraire ;

mais aussi, esprit critique, scientifique, partisan de l’instruction éclairante dans un siècle où l’on brûle encore des centaines de sorcières…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I : Un esprit rationnel et critique

 

1) une volonté démonstrative

 

· les titres :

- « Première dissertation : Que les oracles n’ont point été rendus par les démons »

- « Chapitre 4 : Que les histoires surprenantes qu’on débite sur les oracles doivent être fort suspectes »

--> « où il est démontré », forme classique : thèse et argumentation

· la composition du passage :

- intro : une thèse « Assurons-nous… »

- une illustration anecdotique, exemplum

- une conclusion synthétique et inductive + élargissement « toutes sortes de matières »

 

2) une méthode cartésienne

 

* un objectif : « rendre raison »

i.e. : rendre compte, justifier, expliquer

« raison » (x3), « cause » (x3)

Mais

Course à raison raisonnante, aux sophismes, doit cesser -->

* un ordre :

« avant que de », « on commença…et puis… »

-->construire sur des bases solides, ordonnées, méthode « lente » mais assurée ; « Cogito » primordial

* la vérité :

« vrai », « la vérité », « le vrai »   « le faux »

« choses qui sont »  « qui ne sont point », « ce qui n’est point »

--> existence, « être », « Ne tenir aucune chose pour vraie… »

--> rétablir les principes d’une raison efficace

 

3) contre l’ordre ancien

 

· des histoires « fort suspectes »

critique des mythes, fables et légendes ; superstitions

critique de leur interprétation théologique : oracles / démons (en place des faux dieux)

 miracles/ ……. !?

· critique de l’Histoire (cf. texte de Voltaire)

Hérodote, Pline, …, Horstius et Cie : « écrivent » et réécrivent des histoire, « faire des livres », les « historiens »

Histoire = mise en écrit d’une rumeur (« le bruit courut »)

Ecrit savant = caution de vérité (// « vu à la télé » !)

+ compilation

+ amplification

 

 

· critique de la rhétorique universitaire stérile

- interprétation syst. théologique («en partie…)

- ajout de « sentiment » (avis, jugement, impression pers.)

- goût de la forme (« belle ») obscure (« et docte ») ≠ fond

- débat pour et « contre » (« réplique »), duel de personnes stériles

 

--> en dernier recours : « orfèvre », technicien, homme du concret qui détient la vérité solide.

 

II : Bel esprit et divertissement

 

 

 XVIIème, comme XVIIIème = siècles de l’esprit : instruire et plaire (« castigat ridendo mores»), l’utile et l’agréable. Fable, plaisir et sarcasme.

 

1) les promesses de l’apologue

 

intertexte :

La Fontaine, Fables, 1668 ; livre I, X : « Le loup et l’agneau »

«  La raison du plus fort est toujours la meilleure,

 Nous l’allons montrer tout à l’heure :

Un agneau se désaltérait … »

=

- présent gnomique pour la thèse

- annonce du récit (« plaisant »)

- récit au passé simple / imparfait

- et/ou morale finale

Le procédé est connu et reconnaissable, annonce du plaisir (divertissement et reconnaissance)

 Si ajoute l’usage de la P4 : 

- implication du lecteur

- implication de l’auteur

--> volonté pédagogique et modestie du conteur

Et l’usage de la P5 : interpelle lecteur  --> complicité dans le sourire

--> incitation à une réflexion solitaire révélatrice (explication stupide ≠ les voies du Seigneur….)

 Mais il s’agit avant tout de divertir (« si plaisamment »)

 

2) une anecdote plaisante

 

-->plaisir d’assister au « ridicule » des « savants »

Certes :  histoire lointaine (tps et espace) = procédé (déjà) classique

 --> « allemands » imbéciles de l’époque

 --> contournement de la censure

 à invitation à extrapoler hic et nunc, aujourd’hui en France (présent gnomique et conclusion, « rien n’est plus normal »)

Par ailleurs : histoire vraie (caution du réel / auteur), personnages, lieux et dates aussi

 

Qui en fait les frais ?

- l’Université (Helmstat -->…Sorbonne ?)

- les savants latinisants et pédants (Descartes écrit en français, Fontenelle aussi contrairement à sa source néerlandaise qui écrit en latin)

- les « historiens »

- la théologie omniprésente

- les médecins (cf. Molière, Diafoirus, les « vertus dormitives » de l’opium, et les disputes d’auteur autour du malade en latin macaronique)

 

3) un esprit acéré

 

« je ne puis m’empêcher » : plaisir de nuire et esprit caustique

Registre évidemment ironique

 

· un événement dérisoire :

une « dent d’or », un « bruit »

à conséquences démesurées :

- 10 ans de polémiques

- Une « consolation » divine

- Une dimension internationale («chrétiens et Turcs »)

- Des tonnes de traités savants

 

· Des explications absurdes et infondées

 « en partie naturelle, en partie miraculeuse » //isme syntaxique qui renforce l’incohérence du mélange (matière / esprit)

-->jeu sur la crédulité, les superstitions --> miracles et divinité

 

· Antiphrases : « consolation », « belle et docte », « beaux ouvrages », « grand homme »

 

· Péjoration : « ramasse », « sentiment », « courent »

 

· Logique et syntaxe révélatrices

 « la cause de ce qui n’est point »

 « Il ne manquait autre chose à tant de beaux ouvrages, sinon qu'il fût vrai »

 « on commença par faire des livres, et puis on consulta l'orfèvre »

 Plus, bien sûr, les deux dernières phrases qui méritent un développement à la hauteur de  leur complexité.

 

 

III Conclusion

 

 Entre La Fontaine et Voltaire, entre deux Académies, entre deux siècles…

 Esprit libertin au XVIIè, propos dangereux…

 Encore respecté au XVIIIè

 Un modèle d’élégance, de finesse, et de pénétration, toujours actuel.

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