Une journée en enfer...
Bon, pour détendre l’atmosphère, voici les deux blagues du jour :
J’interroge une candidate sur « La mort des amants » (vous savez, ce poème de … c’est comment déjà ? Ah oui, le beau de l’air). Donc, une question idiote, genre : « Justifiez le titre ».
La damoiselle commence son introduction :
« Blabla… (c’est très intéressant les introductions) …blabla…et Baudelaire s’inspire d’une femme Marie Daubrun, qu’il a rencontrée sur le tournage d’un film…blabla. »
(l’examinateur gribouille sur son cahier)
S’ensuit un exposé totalement passionnant et complètement à coté de la question (c’est fou ! pourquoi un prof met-il plus de temps à trouver une question, qu’un élève à ne pas y répondre ?), comme il se doit (95% des élèves récitent leur cours…). Puis vient l’heure de l’entretien…L’examinateur sort de sa torpeur et demande innocemment :
« Vous m’avez dit que B a rencontré Marie Daubrun sur le tournage d’un film…vous vous souvenez du titre ?
- Non, le prof nous l’a pas dit.
- Bon, et à votre avis, on tournait quel genre de film « à l’époque » ? (je m’inquiète car l’explication étant scabreuse, je me demande si ce serait pas un film de, non, ils n’oseraient pas !)
- Science-fiction
- … (ouf, me voilà rassuré…). C’est paru en quelle année Les Fleurs du Mal ?
- 1957 ! Euf…1857 ? 1957 ? Ch’sais plus !
- Aucune importance, on va pas chipoter pour un siècle…
- En effet !
- (Sniff…) Bon, Baudelaire, ça a pas l’air d’être votre fort, qu’est-ce que vous avez préféré cette année ?
- Ah, ben Baudelaire justement ! C’est chouette, j’ai tout compris !
- Merveilleux, j’ai…vous avez eu de la chance alors ?
- Oui, c’est sûr !
- Voui, voui…etc. »
Pour ceux que « La mort des amants » inquiète encore, vous apprendrez donc qu’en déguisant Baudelaire en Spock et Marie Daubrun en Pénélope sur son scooter ionique atteignant des vitesse supra-luminique à la vitesse de l’éclair (unique) on « gagne » encore…9/20. Ben oui, faut en garder sous la pédale, y’a pire…
Pire, justement :
(je passe l’exposé, 2’56’’ chrono, dont 2’11’’ de blanc, le reste
décousu)
(je passe l’entretien aussi, l’examinateur s’acharne à extraire quelques
borborygmes inconsistants du candidat)
- (désespéré) Bon, vous n’avez pas lu le livre ?
- Non ! (Ah,
le candidat s’anime) D’ailleurs, je ne l’ai pas acheté…
- Aaahh…Et pourquoi ?
- Ben, on a pas pu…
- (l’examinateur
sent l’émotion l’envahir, un drame de la misère, les parents se sacrifient pour
payer des études à leurs enfants, mais n’y arrivent pas…) Ahh…hummm…c’est à
dire ?
- Ben on a qu’une
voiture !
- (Mon Dieu !
La colère m’envahit ! Comment, au XIXème siècle ! Il y a encore des
gens qui n’ont qu’une voiture ! Mais que fait le gouvernement ? Où
passe nos impôts ? Quand on pense que pendant que cet innocent souffre,
des milliers de Malgaches se goinfrent d’un sac de riz extorqué au contribuable
occidental ! 500 millions d’euros pour nourrir 2 milliards d’affamés
profiteurs, le budget de 11h56’35’’ de « wargame » de nos glorieux G.I.'s en Irak. Je suis effondré…Qu’on réagisse ! Vite, une deuxième
voiture, que dis-je ? Un semi-remorque, tant il est vrai que la culture
peut parfois être lourde à digérer…Mais je divague… ) : Il n’y a
pas de librairie à Saint-Joseph ?
- Si, mais c’est loin…
- C’est à dire ?
- Ben, en-ville.
- C’est loin « en-ville » (N.D. : nous
sommes à Pierre Poivre) ?
- Oh, oui !
- (Soupir…)
Bon, une bonne nouvelle pour finir : un élève (sur 14) a répondu à la question que je lui ai posée. Et vous savez pourquoi ?
Parce qu’il n’avait PAS assisté au cours !
Il a eu la moyenne (au moins).
Moralité…